Pourquoi un livre sur l’architecte Hubert Mesnier ?
Son architecture ne parle-t-elle pas d’elle-même ?
Un livre pour offrir à tous ceux qui ont aimé Hubert Mesnier la possibilité de continuer la conversation avec lui et à ceux qui ne le connaissent pas encore de le découvrir. Sa sensibilité, son approche de l’architecture, du territoire, des hommes sont sources de réflexions pour l’avenir. Au moment où les crises — sociales, environnementales, politiques — incitent chacun à repenser sa façon de vivre, d’habiter nos territoires, de cohabiter Hubert Mesnier propose par son architecture et ses écrits des éléments de réflexion. L’insertion de ses constructions dans le paysage, ses maisons « bioclimatiques » avant que ce mot soit à la mode mais aussi ses prises de position, ses combats pour « arrêter de bouffer du paysage » selon ses mots, pour sauver et enrichir la vie des villages — de Provence, ou d’Ardèche — mais aussi ses innovations, sa « modernité » qu’il interrogeait : « Je ne sais pas ce que signifie “architecture moderne”. Je sais ce qui est architecture ou pas. »
C’est, à travers son histoire, tenter de comprendre comment se sont forgées sa sensibilité et sa passion pour le métier d’architecte, découvrir la formation longue et exigeante de l’École nationale des beaux-arts avant les bouleversements de Mai 68, « seule école qui met dix ans à former des autodidactes », qui a développé son ouverture d’esprit, sa curiosité des mondes — le nôtre et celui de tous les autres — et son talent de dessinateur.
C’est enfin prendre conscience de la pertinence de sa pensée, la justesse du regard qu’il pose sur son époque et la qualité des réponses qu’il apporte par ses réalisations. C’est une balade architecturale principalement au cœur du territoire ardéchois, des granites du plateau aux schistes et aux calcaires de la basse Ardèche car en empruntant les mots de Bernard Fay : « peu d’architectes ont aussi bien occupé tout ce territoire où il avait choisi de s’installer sans perdre de vue le reste du monde ».
Il ne cesse de faire jouer ses doigts sur son crayon, sa boîte d’allumettes, sa cigarette. Il dit : « Architecte, c’est un métier de sensibilité. Elle vient de loin. Je suis né dans un village du Haut-Doubs, je comprends la campagne, je suis à l’aise lorsque j’ai l’espace autour de moi ». De temps en temps, il interrompt son parler à mi-voix par une petite aspiration qui siffle un peu entre ses lèvres. Il goûte les mots. La barbiche courte a de l’esprit, l’œil quelque malice juvénile et la main de la finesse et de l’adresse. Il ne parle pas de son talent. Il dit qu’il a eu de la chance.
André Griffon, Le Monde, vendredi 17 juillet 1992
RHÔNE-ALPES, PAR LES CHEMINS, Côté lumière

SOMMAIRE
Préface d’André Sentenac
 
RACINES
MORTEAU ET L’ENFANCE
L’ÉCOLE DES BEAUX-ARTS DE PARIS
BRANTES
OULED GACEM
UN INTERMÈDE EN MONTAGNE

ÊTRE ARCHITECTE
LES ARCHIS REBELLES
LA PREMIÈRE MAISON
L’ŒIL, LA MAIN, lE DESSIN
RENCONTRE AVEC LES MAÎTRES D’OUVRAGES
DIALOGUE AVEC LE PAYSAGE
HABITER LA PENTE
DES ALLERS ET RETOURS
J’AIME LE CHANTIER

AU GRÉ DES RÉALISATIONS
MAISONS INDIVIDUELLES
Thueyts, Saint-Étienne-de-Fontbellon, Aubenas, Ucel, Vesseaux, La Blachère
DU NEUF DANS L’ANCIEN
Villeneuve-de-Berg, Aubenas, Meyras
VILLAGES DE CARACTÈRES
Ailhon, Salavas, Naves, Saint-Laurent-sous-Coiron, La Chapelle-sous-Aubenas
ARCHITECTURE ET PAYSAGE
Le pont romain au Pouzin, Le Rouret à Grospierre, l’aven d’Orgnac
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